Déconstruire plus propre et construire plus respectueux
Le secteur du bâtiment est le 1er producteur de déchets, avec environ 40 millions de tonnes de déchets par an en France. Ce résultat est principalement dû aux outils et méthodes destructive utilisées pour la démolition ou la rénovation.
Pourtant, les matériaux constituant un bâtiment ne sont pourtant pas forcément hors d’usage au moment des travaux, et une partie d’entre eux est souvent réemployable en l’état, après révision
Le projet de promotion immobilière du clos d’Ainara, porté par Manéo Habitat et HSA, intègre la déconstruction en vue du réemploi dans son projet.
Pour se faire, Manéo Habitat et HSA se sont adjoint les services de deux associations de professionnels spécialisés dans la déconstruction sélective et le réemploi.
L’association IDRE – Interprofessionnelle de la Déconstruction et du Réemploi, basée à Pau, s’est chargée de la réalisation de l’étude-ressources, qui permet le repérage des matériaux, et de l’organisation du chantier en partenariat avec la maîtrise d’œuvre (Imhotep et Premier Plan) et les entreprises DUBOS TP et GOYETCHE.
L’association Patxa’ma, basée à Biarritz, se charge de la réalisation du chantier de dépose sélective, de la remise en état des matériaux et de leur remise en circulation.
Sur le site du projet, sis au 10b et 12 rue de Lamouly à Anglet, se trouvent 2 villas des année 70 ainsi que plusieurs édicules.
L’étude ressources, réalisée par IDRE64 afin d’estimer le potentiel et les filières de valorisation des matériaux et des composants issus de la démolition, a montré la présence d’une grande quantité de matériaux de qualité: environ 20 tonnes de matériaux relevés pour une valeur équivalent neuf de près de 50 000€.
Les matériaux relevés concernent aussi bien le gros œuvre…

Abri de jardin – charpente bois

Linteaux en pierre de la Rhune

… que le second œuvre…

Ferronerie

Dalles

ou les végétaux…
L’étude ressources montre également la présence d’une grande quantité de matière végétale et propose sa valorisation en bois d’œuvre (15m3), en bois de chauffage (50 stères) et BRF (bois raméal fragmenté, 100m3). La terre végétale du site, typée terre de sous-bois, sera également valorisée par l’entreprise en charge du terrassement.
Le BRF : une nouvelle méthode d’amélioration du sol, à disposition des maraichers et des collectivités éco-responsables !!
B.R.F. est l’abréviation de Bois Raméaux Fragmentés qui est constitué du broyage de jeunes branches de feuillus récupérée après une taille de haie ou un élagage.
Un épandage de B.R.F. proche de l’humus forestier améliore la structure des sols, et permet de gagner du temps, notamment celui nécessaire au compostage habituel pour les matières organiques.
Cette méthode consiste à couvrir la terre d’un paillis végétal obtenu par fragmentation, c’est-à-dire par broyage de petit bois, branchages ou rameaux d’un diamètre inférieur ou égal à 7 cm provenant d’arbres feuillus ; les résineux sont tolérés en mélange à hauteur de 15 %.
Les copeaux sont étalés en une couche de 3 cm d’épaisseur. Celle-ci protège le sol, maintient l’humidité, encourage la vie des milliers de champignons et autres organismes, et limite de plus la pousse des mauvaises herbes. Il s’agit, ni plus ni moins, de reproduire les mêmes mécanismes qu’en forêt, laquelle est autosuffisante.
Le BRF ne doit pas être stocké en tas pour éviter une montée en température trop rapide ou trop importante.
Le BRF se distingue donc clairement du compost qui résulte de la fermentation après montée en température de matériaux divers putrescibles : déchets verts, fumiers, boues d’épuration, déchets de l’industrie alimentaire, carcasses, ect. Leur impact sur le sol est de ce fait complètement différent : les composts sont en grande partie minéralisés et, s’ils influent positivement sur la vie bactérienne au sol, leur action est plus sensible sur l’alimentation des végétaux. Le BRF est une matière fraîche, proche du bois encore vivant. Son action sur le sol permet d’accélérer la stimulation de sa vie, à l’exemple des sols forestiers. C’est pourquoi il est à considérer comme un « aggradant » (capable d’agir contre la dégradation) plus que comme un amendement, stimulant la vie cryptogamique des sols et favorisant la pédogenèse. C’est cette vie cryptogamique relancée qui fait du BRF une méthode totalement nouvelle.

Objectifs du chantier de déconstruction
L’objectif du projet de déconstruction sélective du Clos d’Ainara est triple :
- d’une part, il vise à sauver entre 5 et 10 tonnes de matériaux de la benne à déchets, pour leur donner une seconde vie dans d’autres bâtiments.
- d’autre part, il vise à expérimenter la valorisation intégrale de la matière végétale, parent pauvre du BTP
- enfin, il vise à démontrer la faisabilité économique et technique d’une opération de déconstruction, y compris dans le cadre de la promotion privée.
La démonstration est faite qu’il est possible de concilier un bilan économique maîtrisé et un impact environnemental réduit. Le chantier de déconstruction pourrait commencer à la fin du mois de mai 2020.
Les associations cherchent encore des débouchés pour certains matériaux et pour certains végétaux : contact : PATXAMA : patxama.contact@gmail.com
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